Je me rappelle encore, ce 4 décembre 2007, à minuit 15. Une alerte est lancée. J’apprends que dans le village de Kani-Keli, au large de Mayotte, une vedette de pêche transportant principalement des comoriens originaires de Ndzuani heurte frontalement une vedette de la police française aux frontières.

Le kwasa coule, fait deux morts (repêchés), dont un enfant, et huit personnes seront portées disparues. La trentaine de rescapés sera conduite au centre de rétention administrative de Pamandzi, dans l’attente d’une reconduite. Ce jour là, j’ai compris qu’un tournant est franchi.

La France décide de dresser un mur artificiel, de faire plier les autorités comoriennes sur le dossier Maore, de balayer d’un revers de main les résolutions des Nations unies, de déshumaniser ses relations séculaires avec notre peuple.

Aucune enquête ne sera conduite par les autorités comoriennes, malgré la colère qui couvait dans les articles parus dans Al-watwan. Il a fallu qu’une enquête soit lancée par la Commission nationale française de la déontologie de la sécurité (Cnds) pour que les circonstances dramatiques du naufrage soient connues.

L’avis rendu le 14 avril 2008, par la Commission conclut à un homicide involontaire et exige que soit mis fin par la police française (conformément à la réglementation internationale en vigueur) à la pratique de la navigation en dérive feux éteints lors des opérations de recherche en mer. La commission dénonce des méthodes dangereuses qui aboutissent à la mise en danger d’êtres humains.

J’ai aussi en mémoire et je revis comme un cauchemar cette mère qui noya en pleine mer, dans l’obscurité totale, son bébé en pleurs, parce que les passagers du kwasa l’y obligent de force, de peur d’être localisés par la police. Cette mère erre, semble-t-il, dans la démence, sur les plages maoraises à la recherche de son bébé espérant que les marées vont un jour charrier son corps.

Vingt mille morts. C’est un chiffre macabre qu’on évoque. Mais ce sont surtout des êtres humains, avec leur vie, leur famille, leur misère, leur espoir, qui finissent dans le plus grand cimetière marin, sans linceul, sans prière, sans nom, sans sépultures, sans laisser de traces, avec comme unique souvenir douloureux : la certitude d’être condamné à l’oubli.

Parce qu’entre Mayotte et les autres îles, un visa est imposé en 1994 pour des raisons électorales. Cette tracasserie administrative complique la circulation millénaire entre les îles et ouvre la voie à un trafic de navigation clandestine. Les Comoriens sont perçus à Mayotte comme une menace et on leur impute la responsabilité de la saturation du système de santé, de l’explosion démographique, du chômage et du développement du racisme et de l’insécurité…

En 2006, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, fixe un quota de 12.000 reconduites qui atteindra en un temps record les 16 000. La suite on la connait. On érige l’île de Mayotte en zone de non-droit, avec des lois d’exception taillées sur mesure à Paris contre les Comoriens des trois autres îles.

Alors, légitimement, on est en droit de savoir, quel autre sujet pourrait s’inviter au sommet des chefs d’Etat de la région de l’Océan indien si le drame de nos vingt mille morts en mer n’est pas évoqué ? Quel autre sujet ?

Ahmed Ali Amir -Alwatwan

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Commentaires (8)

Anonyme le 21/08/2014

 de source sure : un representant de Hollande à remis un document en main propre à monsieur, l'ambassadeur des Comores à Paris, Ahmed BOURHANE, le 09/08/2014 pour le président de l'UNION des COMORES, ce document est le projet de contre-projet à l'accord de migration qui pourrait être signé le 23/08/2014 entre la France et l'UNION DES COMORES. Il semblerait que certain "traite comorien" font en sorte que ce document  instaurant l'abrogation du visas baladur et la libre circulation dans l'archipel ne soit pas présenté le 23 aout ne soit pas proposé.

Soulé le 22/08/2014

 Di j'i bin compris M Anonyme c'est que le document soumis par Hollande est favorable à l'abrogation du visa Balladur et des Comoriens font en sorte que l document ne soit pas présenté et encore moins être paraphé? Sinon, explique bien le problème s'il vous; cela paraît intéressant. Merci

Nourdine+Said le 22/08/2014

 Non c'est du n'import quoi, il faut que des gens arrêtent de mettre la zizanie dans ces réseaux sociaux en répandant des rumeurs insensées En plus, ils restent anonymes comme ils savent que ce qu'ils avancent n'est pas fondé. Comment un comorien pourri qu'il soit serait défavorable à un projet d'importance humanitaire soumis par celui qui oppresse.

Anonyme le 22/08/2014

 je suis en mesure de prouvez ce que j'ai affirmé puisque j'ai eu une copie du documents car celui qui l'a remis devant l'adversité de l'ambassadeur à diffusé le document a de nombreuses personnes donc le MIREX et l'ORTC et plusieurs responsable de la diaspora et notabilité ainsi que des conseiller.

la raison de la traitrise de certain comoriens est soit ils ont des interet dans l'immigration clandestine soit ils sont "missionné" par les ennemis des comores.



les raisons de hollande de detruire le visas baladur sont 1/visas criminel choquant ses convictions, 2/baladur est un adversaire, 3/contrepartie de son election en 2012 par la diaspora



le projet original d'accord qui a ete rediger par les adversaire des comores (donc certain ex mercenaire) est tres defavorable au comoriens donc en sous main certain proches de hollande ont rédiger un contreprojet mais ils ne pouvaient pas remplacer le projet d'origine par le leur la solution etait donc que ce soit les comoriens qui le presente d'ou la transmission à l'ambassadeur (à l'origine le document devait être remis au MIREX mais celui ci est partie précipitament le 9 tres tot)

la politique et les relations internationale sont parfois compliqué et necessite parfois des trajet tordue pour les accords du style je prepare un document et fait en sorte que mon adversaire est le contre-projet que je veux signer mais ne peux pas présenter comme cela la demande vient de mon adversaire pas de moi

Anonyme le 22/08/2014

 la personne qui a remis le contreprojet est mzougou qui est a droite du president de la diaspora lors des "photo officielles" des notables lors de la visite du président a l'ambassade le 9/8

Ali M.Said le 22/08/2014

 Bsr

La Rédaction du blog suit avec attention la teneur des commentaires de ce billet et prie aux commentateurs ayant des documents à ce sujet de bien vouloir les transmettre par mail. Nous garantissons la confidentialité des nos sources. dafinemkomori@yahoo.fr 
http://dafinemkomori.centerblog.net

Nourdine+Said le 23/08/2014

 Encore du n'importe quoi. Je suis en plus déçu par la rédaction de ce blog qui affichait du sérieux dans le traitement de l'infos pour avoir pris en considération des déclarations fortuites d'un anonyme, jusqu'à lui demander de lui envoyer des documents qui n'existent surement pas. Et les déclarations de Hollande à Mayotte: "Mayotte est une terre française; Les Comores ne doivent plus revendiquer Mayotte; il est hors de question d'envisager un Mayotte comorienne"... Et ça vous en dites quoi?

Anonyme le 23/08/2014

 les déclarations de Hollande à Mayotte: "Mayotte est une terre française; Les Comores ne doivent plus revendiquer Mayotte; il est hors de question d'envisager un Mayotte comorienne"



c'est un autre sujet que l'abrogation du visas baladur et la libre circulation dans l'archipel



une copie du document à ete envoyé, en outre il facile de verifier la présence d'un mzougou à la droite du president de la diaspora lors des "photo officielles" des notables lors de la visite du président a l'ambassade le 9/8. il est aussi facile en se renseignant auprès du personnel de l'ambassade et des invités de savoir si mzougou était présent

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